terça-feira, 28 de fevereiro de 2012

Camus notre contemporain absolu

« Eu peço uma única coisa e peço-a humildemente, embora saiba que ela é exorbitante: ser lido com atenção Albert Camus


A obra de Albert Camus tem essencialmente uma dimensão humana. O aspecto mais singular centra-se na espiritualidade, na reflexão filosófica e na revisão constante entre a dinâmica temporal e a observação e compreensão da interioridade humana. Em " O Mito de Sísifo" Camus rotula o absurdo como o problema da humanidade : "Só há um problema filosófico verdadeiramente sério é o suicídio. Julgar se a vida merece ou não ser vivida, é responder a uma questão fundamental da filosofia. O resto, se o mundo tem três dimensões, se o espírito tem nove ou doze categorias vem depois. São apenas jogos; primeiro é necessário responder e ainda um mundo que se pode explicar, mesmo com más razões é um mundo familiar. Mas, pelo contrário, num universo subitamente privado de ilusões e de certezas, o homem sente-se um estrangeiro". Entretanto, é na procura de sentido para a sua existência que se encontra a alternativa que Camus propõe para se atingir a felicidade e a coerência: o homem tem de ser um homem social, construir-se com o outro, ser cúmplice de um bem partilhado.
"Continuo a pensar que este mundo não tem qualquer sentido superior. Mas sei que nele, se alguma coisa tem sentido é o homem (…) este mundo possui pelo menos a verdade do homem (…) é ele que fará com que seja salva, se quisermos, a ideia que fazemos da vida" . in "Cartas a Um Amigo Alemão"

Em 4 de Janeiro de 2012 , o filósofo Michel Onfray publicou, em França, a biografia de Albert Camus, "L’Ordre libertaire, la vie philosophique d’Albert Camus", Éditions Flammarion, uma biografia que fora longamente desejada.
Muito se escreveu sobre esta obra, nas revistas literárias e nos jornais da especialidade. Da leitura efectuada, deparámo-nos com vários artigos eivados de muito interesse, mas tendo em conta a especificidade deste espaço, optámos por transcrever apenas dois. O primeiro é de Joseph Macé-Scaron, em " Le Magazine Littéraire" de 5/01/2012 e o outro de François Busnel em "Lire, L'Express" de 18/01/2012.
Camus est plus que Camus ; et c’est pour cette raison sans doute qu’il est, aujourd’hui, encore injustement attaqué, moqué, vilipendé,discuté.

Il est fascinant de voir le nombre de nains qui le prennent de haut. Et curieux de constater que les controverses qui ont marqué ses relations avec les importants de son temps ne sont toujours pas éteintes. Les enseignements des philosophes sont comme des soleils d’hiver ou les conseils des anciens : ils éclairent mais ne réchauffent pas. Albert Camus, lui, rayonne. Et c’est cette lumière qui a attiré l’attention de Michel Onfray, qui y voit cette clarté du grand midi. L’essai qu’il consacre à l’auteur de "L’Étranger " s’ouvre, en effet, non sans raison, par l’apport de la pensée de Nietzsche à l’oeuvre de Camus. « L’un et l’autre communient dans le soleil, la lumière, la clarté méditerranéenne contre la lourdeur germanique, européenne, écrit Onfray. Le refus du socialisme despotique est refus du despotisme, pas du socialisme. »
L’oeuvre de Camus contient des trésors philosophiques, mais aussi des pépites politiques, des paillettes d’or, souligne Michel Onfray. Leur éclat est celui des idées libertaires que l’auteur rassemble dans ce bouquet : un anticolonialisme viscéral, vécu et non cérébral ; un sens aigu de la justice, là aussi éloigné de tout présupposé idéologique ; un souci de ne jamais séparer la pensée de l’action ; un désir d’« anarchie positive » qui viendrait contester le désordre établi. L’ordre. Mais quel ordre ? Celui d’Antigone n’est pas celui de Créon. La première est une anarchiste dans une cité gouvernée par le second. Dans "Qu’est-ce que la propriété ?" Proudhon écrit : « L’anarchie, c’est l’ordre moins le pouvoir. » L’ordre libéré de toute autorité comme la plus haute expression de l’ordre. Celui-ci a-t-il jamais existé ? Oui, nous dit Camus, au moment de la révolution libertaire espagnole. « De 1933 à 1936, nous dit Onfray, elle a obtenu ce qu’en plus d’un demi-siècle la révolution russe n’a pas conquis. »
Le livre d’Onfray est provocant et salutaire. Provocant parce que, fidèle à son habitude et à l’enseignement de Nietzsche, l’auteur donne du marteau contre les idoles.
C’est sans doute pour cette raison que son Camus est aussi un anti- Sartre. Des lecteurs s’agaceront sûrement de voir Sartre dépeint comme un Maurras de gauche en raison du magistère intellectuel qu’il voulut imposer à son époque. (Au passage, certains de ses défenseurs, quand ils le créditent d’avoir empêché une génération révoltée de basculer dans le terrorisme, se rendent-ils compte qu’ils mettent le pas dans ceux des disciples de Maurras, qui remerciaient le maître de l’Action française d’avoir contribué à écarter la tentation fasciste ?) Salutaire parce que cet essai montre à chaque page combien il est assez farce d’avoir pris Camus pour « le grand prêtre de la morale absolue », pour reprendre la formule imbécile de Francis Jeanson. «Fuyons la folie des extrémités qui n’ont d’issue que les abîmes», écrit Saint-Simon. Toute sa vie, Camus s’est employé à fuir cette folie, tout en s’engageant avec passion dans les combats «en temps de catastrophe». Cette expression est le titre de l’avant-dernier chapitre du livre de Michel Onfray. En lui-même, il montre pourquoi Albert Camus est notre contemporain absolu. Qui peut nier sérieusement que nous soyons, en effet, revenus «en temps de catastrophe» ?
Par Joseph Macé-Scaron, " Le Magazine Littéraire" publié le 5/01/2012
François Busnel a lu L'Ordre libertaire, de Michel Onfray
A travers une enquête détaillée, Michel Onfray réhabilite la pensée philosophique d'Albert Camus.
Quand il n'y a pas d'argument, la calomnie devient un argument. Albert Camus fut sans doute l'écrivain le plus calomnié de l'après-guerre. Par qui ? Sartre et les sartriens. Pourquoi ? Parce que ce romancier génial était aussi un philosophe clair, refusant le jargon autant que les aveuglements. Camus philosophe ? Oui, bien sûr. Et l'un des plus utiles "par temps de catastrophe", précise Michel Onfray dans un livre passionnant qui détaille la pensée de Camus et décortique la légende noire tissée par ceux que gênait la cohérence de sa vie philosophique. Car tout est là : Albert Camus s'appliqua à vivre une vie conforme aux options existentielles qui la sous-tendait.
Michel Onfray reprend les textes, les biographies, mais aussi les écrits de ses adversaires. Patiemment, il détruit la vision simpliste, haineuse et revancharde d'un Camus "philosophe pour classes terminales". Mais aussi celle d'un Camus défenseur des colons d'Algérie, "penseur des petits Blancs", forgée à la suite de son discours de réception du prix Nobel ( à l'âge de 44 ans). Onfray montre, en des pages magnifiques et particulièrement actuelles, que Camus fut avant tout un hédoniste, un homme de gauche, un libertaire, un anticolonialiste que révulsaient les totalitarismes - tous les totalitarismes. Pareille réhabilitation ne peut se faire sans casse : Sartre en prend pour son grade mais tous les reproches que lui adresse Onfray sont historiquement et philosophiquement fondés. Reste l'homme, fidèle aux paroles d'un père qu'il n'a jamais connu ("Un homme, ça s'empêche"), fidèle à une mère qui ne savait pas lire et faisait des ménages dans les quartiers pauvres d'Alger, fidèle à ses idéaux au point de s'engager dans la Résistance alors que son pays ne veut pas de lui et de sa tuberculose, fidèle à sa cohérence et quittant le Parti communiste après un bref compagnonnage, fidèle à sa Méditerranée et fuyant la "mafia parisienne", qui le mordra jusqu'à sa disparition et au-delà...
Ce livre est aussi un autoportrait de l'auteur : fils de pauvres, découvrant dans sa chair l'abîme ouvert par la perspective d'une mort qui arrivera très jeune, pratique d'un paganisme hédoniste et d'une philosophie populaire... En refermant cette enquête stimulante et iconoclaste, on se pose cette question (moins potache qu'il n'y paraît) : mais qu'est-ce qu'Onfray sans Camus ? Par François Busnel (Lire , L'Express), publié le 18/01/2012 à 08:00

1 comentário:

  1. Albert Camus foi um revolucionário das ideias, um carácter que se impõs desde o primeiro momento em que foi tocado pela filosofia, digamos assim. O Camus anti-Sartre!... E Sartre no fundo respeitava-o... Camus! Um homem da Resitência Francesa. E quanto ao seu patriotismo está dito o principal. Com "O Mito de Sísifo", reafirmou a sua posição no panorama filosófico francês e europeu. A sua afirmação do não-sentido da existência caminha a par do reconhecimento, daquele reconhecimento de que a vida humana se atribui pela sua luta por normas morais afirmadas apesar da sua falta de significação transcendente. Para Camus - em "O Homem Revoltado" - o que importava era estarmos conscientes da nossa situação concreta, objectivamente sem alusões "psicológicas". E como?!... Procurou sempre um humanismo fundado na solidariedade humana, aquela solidariedade em que acreditava. Chefe de redacção do diário "Combat", realizou um bom combate, o seu próprio combate, e daí o seu mérito, o reconheciemnto dos mais, quer se esteja de acordo com ele, ou não. É bom relembrar a sua ligação a De Gaulle, a amizade que souberam construir... "Livres Pensantes" ao torná-lo "vivo", merece o nosso aplauso.

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