A Revista francesa “lire” publicou uma entrevista concedida pelo filósofo Robert Mishari, autor do excelente ensaio “Le Bonheur. Essai sur la joie”(2011), obra onde explicita os princípios que sempre o nortearam e que designa como “ uma ética da alegria”. Robert Mishari é um reputado filósofo francês, foi professor na Sorbonne desde 1950 e distingue-se dos outros filósofos pela elaboração de uma doutrina de vida apoiada na relação desejo-liberdade sob o horizonte da Felicidade. Tem publicada uma volumosa obra composta por mais de 30 livros.
Pelo interesse que reveste a entrevista, publica-se um excerto e a indicação do respectivo link para a sua leitura integral.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4wLyasl-jYNS1kYqhfnonBWhVizxuEytIijpgYL_DKeSsBvXzeve9FgYWxrvvYyEnbWPQtUZCodBvAwk59_0cvH_Dj-xOJme7EHYUHO1ENNwa4QK79WoQOJ9UDl2wlu5f_4HQ53jbp-uW/s320/poster_250746.jpg)
A 86 ans, vous avez dû l'entendre un certain nombre de fois cette question, très simple et un peu naïve : à quoi sert la philosophie ? Quelle est votre réponse?
Robert Misrahi. La philosophie sert à vivre. Je ne dirai pas comme mon vieux maître Jankélévitch que la philosophie ne sert à rien et que c'est pour ça qu'elle est importante. Non, je dirai le contraire : c'est parce que la philosophie est absolument indispensable pour bien vivre qu'elle est importante. La philosophie n'est pas quelque chose d'abstrait réservé à quelques érudits. C'est, tout simplement, un effort de réflexion un petit peu plus serré, que tout le monde peut faire s'il a l'intention ferme de réfléchir à sa vie.
« La mort, la guerre, la destruction, les persécutions. Je connais tout cela »
Pourquoi le bonheur a-t-il si peu droit de cité chez les philosophes?
La plupart des philosophes du XXe siècle ne se préoccupaient pas beaucoup du bonheur parce qu'ils pensaient qu'il était préférable de s'intéresser d'abord à ce qui a marqué le XXe siècle : le malheur. La mort, la guerre, la destruction, les persécutions. Je connais tout cela. Nos contemporains, fortement influencés par Schopenhauer, Hegel, Heidegger ou Sartre, pensent qu'une philosophie tragique est la meilleure qui soit pour exprimer les malheurs de notre temps. Personnellement, je pense exactement le contraire ! Pas par esprit de provocation, mais parce qu'il ne me paraît pas suffisant de dire cela. Il faudrait d'abord se poser cette question : pourquoi nous tous, malheureux ou non, misérables ou non, nous combattons la misère, l'injustice et la guerre ? On ne s'est pas demandé pourquoi. On a pensé que c'était évident. Or ce n'est pas évident." Propos recueillis par François Busnel (Lire), publié le 14/12/2012
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