 |
| Milan Kundera |
"Milan Kundera est mort à l'âge de 94 ans. Véritable maître de l'ironie et de la désillusion, l'écrivain
n'a eu de cesse de nous montrer de quelles plaisanteries nous nourrissons
nos rêves comme nos mensonges.
Né en 1929, destiné à une carrière de musicien, Kundera devient poète
communiste, puis romancier critique à l'égard du régime. Mis à l'index après
l'écrasement du Printemps de Prague (1968), il quitte la Tchécoslovaquie sept
ans plus tard pour s'installer en France.
Ni dissident ni exilé, il continue toutefois à écrire en tchèque (L'Insoutenable
Légèreté de l'être), avant de choisir le français comme langue unique
d'écriture. Paradoxal, secret, rarissime dans les médias, le romancier est
considéré comme un des écrivains majeurs du dernier demi-siècle. Succès qu'il
attribue, avec humour, « au fait d'être mal compris ».
Parce que sa malice est plus que jamais nécessaire face à l’esprit de
sérieux et aux dogmes qui envahissent la société, parce que sa
distance, son refus de juger, son scepticisme jamais cynique le place au
premier rang de ceux qui aident à respirer dans un air raréfié.
En 1994, ce géant de la littérature dénonçait d'ailleurs dans la Revue l'aveuglement des Français face à l'effacement de la culture
européenne, tandis qu'un numéro lui est consacré quelques années plus
tard : « Milan Kundera, le maître de l'ironie » avec les
signatures d'Alain Finkielkraut, Jean-Paul Enthoven, Antoine Gallimard,
Jacques de Saint Victor, Olivier Bellamy, Ulysse Manhes...".
Revue des Deux Mondes
Sem comentários:
Enviar um comentário