Interview de l'écrivain Henry de MONTHERLANT intitulée "la maturité"*
Les devoirs envers un mort ne consistent pas à
entretenir une tombe, ce qui n’est rien. Ils sont d’une tout autre qualité. Ils
consistent à traiter le mort comme lorsqu’il était là pour se défendre, alors
qu’il ne peut plus se défendre. Là est la piété, là est le plus haut devoir
envers un mort qui puisse être conçu.”(Henry
de Montherlant, Va jouer avec cette poussière.)
Para o recordar, apresenta-se um registo Ina fr., com uma excelente entrevista de 10 de Maio de 1971, bem como uma página relativa à sua morte.
"Quand le 21
septembre 1972, jour d’équinoxe, à quatre heures de l’après-midi, Montherlant,
assis dans son fauteuil dessiné par David, se tira une balle dans la gorge,
après avoir croqué une ampoule de cyanure pour être certain de ne pas se rater,
la France du XXe siècle perdait un de ses plus grands écrivains.
L’existence
de cet homme avait duré 77 années. Sur son bureau, trois lettres, la première à
son héritier Claude Barat, les deux autres au Commissaire de Police et au
Procureur de la République pour les informer de son suicide et éviter à ses
proches les tracasseries d’une enquête.
Dans la lettre à Claude Barat, son héritier, datée du
même jour, il avait écrit :
“Mon cher Claude, je deviens aveugle. Je me tue. Je te remercie de tout ce
que tu as fait pour moi. Ta mère et toi sont mes héritiers
uniques. Bien affectueusement.”
Sur ce
document, l’écriture est grande et ferme malgré l’horreur de l’instant.
Cependant, aux dernières lignes, il y a quelque chose de tremblé et de
poignant. Le “Je’’ devient tout petit, et la finale des mots
s’amoindrit. La mort est
là qui va l’emporter.
“Fermez-vous,
Portes éternelles”. Certains ont jugé sévèrement cet acte. Peut-être
ont-ils eu tort, car un suicide appelle le silence, la pitié ou la prière. On
ne se suicide pas par plaisir. Le
suicidé est un être qui, confronté à un degré insupportable de douleur physique
ou morale, décide d’en finir. L’Eglise l’a compris : elle accueille
désormais leur cadavre et leur chante le Repos éternel. Mais
la mort de Montherlant, où l’angoisse n’est pas absente, est davantage celle
d’un stoïcien. Habitué à
respirer à une altitude hors du commun, Montherlant a voulu que sa mort soit
libre, “un acte de sa seule volonté”.
Ce stoïcien affirmait qu’il ne croyait pas en Dieu. Le
général de Gaulle le décrivait “longeant indéfiniment le bord de
l’océan religieux, que son génie ne quitte pas des yeux, ni de l’âme sans y
pénétrer jamais” (lettre à Philippe de Saint Robert). Mais cet athée
écrivait des pièces de théâtre où la religion est un des principaux
ressorts : Le Maître de Santiago, Port-Royal, La
Ville dont le Prince est un enfant, Le Cardinal d’Espagne." Site H.M.
*Interview de l'écrivain Henry de MONTHERLANT intitulée
"la maturité" :-Vers 1920, il écrit deux romans "La relève du
matin" et "Le songe" qui lui confèrent une situation littéraire.
En 1925
il liquide la maison familiale et muni de deux valises, pars pour 10 ans de
nomadisme. Entre Afrique du nord, Italie, Espagne, il s'adonne à sa passion de
la tauromachie. Il se fiance en 1927 pour rompre quatre mois plus tard. C'est
en s'installant à Alger vers 1930 qu'il renoue plus sérieusement avec
l'écriture, l'écriture qui manquait à son bonheur. Il écrit un roman
anti-colonialiste, anti-français qu'il trouve impubliable quand il rentre en
France. -LA GRANDE GENERATION : Evoque André GIDE, MALRAUX, DRIEU LA ROCHELLE
et BERNANOS. -LE POÈTE :Henry de MONTHERLANT pense que ses poèmes ne sont
connus de personne. Il a horreur de la poésie au théâtre. Pense que son
écriture - poétique - est très loin de l'écriture poétique de CLAUDEL. Il parle
de sa pièce "Pasiphae", oeuvre que GIDE admirait mais qui ne fut que
très peu jouée.-"LES CÉLIBATAIRES" fut son premier roman à succès qui
lui valut le très grand prix de l'Académie Française.-"LES JEUNES
FILLES" : nouvelles fiançailles, rompues 8 mois plus tard. Il n'était pas fait pour la cohabitation, de plus était volage...tout
cet épisode ressembla à une comédie qu'il fit passer dans son roman "Les
jeunes filles". Il écrit "Equinoxe de septembre" en rapport avec
la guerre qu'il sent imminente et contre la paix de Münich. avec le recul, il
considère qu'il n'aurait pas dû écrire sur un sujet qu'il ne connaissait pas
suffisamment.-1939-1940 : Il a 43 ans, le rédacteur en chef de
"Marianne" journal de gauche, le nomme correspondant de guerre mais,
blessé au bout de quelques semaines, il retourne dans le midi où il reste
jusqu'en mai 1941. Il écrit alors "Le solstice de juin", livre qui
fut interdit par les allemands puis dédouané par Karl BREMER dont des extraits
furent publiés dans la NRF. -LA REINE MORTE : C'est Jean Louis VAUDOYER qui lui
demanda d'adapter une pièce espagnole qui fut un des grand succès de
l'occupation, joué 325 fois à la Comédie Française. Sous l'occupation,
MONTHERLANT rencontre Ernst JUNGER dont le livre "Orages d'acier" l'a
beaucoup frappé.-L'ÉPURATION : son livre "Solstice de juin" fut
attaqué par la résistance vers la fin de la guerre. II passa d'abord
devant devant un tribunal d'épuration de la Société des gens de lettre qui
l'innocenta complètement ; puis devant un tribunal composé d'écrivains de la
Résistance où il fut jugé par deux écrivains qui lui infligèrent une peine de
six mois de non-publication. Il lui fut surtout reproché d'avoir écrit le texte
"Les chenilles" qui, dans sa pensée était une apologie de l'armistice.
- PORT ROYAL : publié en 1954. C'est à partir de ce moment-là qu'il s'est
encore davantage retiré du monde. Il reprend à son compte une phrase de Tolstoï
: "Tout ce que j'ai fait de bon a été fait dans la solitude"... Il conclut cet interview en disant que la vie est un mouvement de
respiration vital et qu'il a toujours privilégié sa vie privée sur son oeuvre.
Quant à sa vie privée, on peut en dire ce que l'on veut, tout est inventé"
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