Quand la plage inspire les écrivains
On ne les
attendait pas forcément là. Une centaine d'écrivains lézardent au soleil de la
première anthologie littéraire consacrée au bord de mer. Alors, coquillages et
crustacés? Extraits.
C'est un
livre de saison, mais pas seulement. A la
plage n'a rien d'une compilation opportuniste à glisser dans son sac (de
plage), entre drap de bain et crème solaire. C'est la première véritable
anthologie littéraire sur ce thème - hormis un petit ouvrage paru chez Librio
en 2001, mêlant mer et plage. De fait, l'image de cette dernière s'accorde mal
avec le cliché de l'écrivain au regard perdu dans les flots bleus. A tort,
regrette Iman Bassalah, coauteur, avec Pauline
Baer, et maître d'oeuvre de ce passionnant volume. "La plage est la
limite entre deux mondes, la terre et la mer, où l'homme se pose,
souligne-t-elle. C'est un lieu magnifique pour un écrivain, qui peut contempler
en toute conscience ce paysage à la fois prosaïque et céleste : le sable
gratte, mais les flots éternels soulèvent."
La pêche est
riche, des Anciens (Eschyle, Ovide, l'évangéliste Marc) aux Modernes (Francis
Ponge, Jean d'Ormesson), en passant par les classiques (Cervantès, Shakespeare,
Racine, etc.). Pas un monstre sacré - Chateaubriand, Hugo, Joyce, Apollinaire,
Mishima, Saint-John Perse - ne manque à l'appel. Tous ont leur mot à dire sur
la plage, ses rivages, ses ravages. Car celle-ci n'a pas toujours été synonyme
de farniente et de congés payés. Elle a été angoissante, anxiogène, ultime
demeure des noyés refoulés par les vagues, terrain de combats sans pitié, lieu
d'ennui insondable...
Alphonse
Daudet, intarissable sur le goémon...
L'on n'est
guère étonné de voir figurer les chantres des plages normandes, Proust,
Flaubert, Maupassant, Sagan, Duras, la Dame de Trouville. Mais tout l'intérêt
de cette anthologie alphabétique, qui donne à lire des textes méconnus
d'auteurs connus, moins connus, ou inattendus, réside dans les surprises. Qui
connaît Un beau ténébreux (1945), de Julien Gracq : "La plage
ne magnifie pas seulement les femmes. En voici pour preuve Allan, un beau
ténébreux" ? Ou cette drolatique histoire de vacanciers, signée Georges
Perec, en créateur de quiz ? Voire, les passages hilarants de L'Ecornifleur,
de Jules Renard, véritable "roman de plage", qui fit un tabac en 1892
? Ou ceux de Rabelais, dont le géant Pantagruel, incité par son père, Gargantua,
à aller acquérir la connaissance, échoue sur une plage d'Amérique, "à
Nouviorque" ! Ou, encore, Alphonse Daudet, intarissable sur le goémon,
qu'il décrit en journaliste naturaliste pour Gil Blas illustré, dans un article
du 10 juillet 1893 ?
La plage
n'est pas toujours là où on l'attend. Elle est quasi absente de L'Ile
au trésor, de Stevenson, et de Paul
et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre. Les plus attendus ne sont pas
forcément les plus éloquents. "Parfois nous découvrions un
"morceau" de plage au milieu de kilomètres de flots : c'est le cas
dans l'Odyssée d'Homère, confie Iman Bassalah. Parfois, notre recherche tombait
tout bonnement... à l'eau." Autre constat : certains écrivains - Flaubert,
Proust, Duras - ont appréhendé la plage, mais de loin, "avec leur
longue-vue".
Certains
choix se sont imposés d'eux-mêmes, à l'instar de Goscinny et Sempé, à qui l'on
doit des scènes inoubliables dans Les Vacances du Petit Nicolas, où la plage, immense cour de
récréation, est le paradis des enfants et l'enfer des adultes. Erudite et
enlevée, cette anthologie est une belle invitation à la lecture. Comme dirait,
justement, le Petit Nicolas : "A la plage, c'est vraiment chouette !" Par Delphine Peras (L'Express), publié le 01/08/2012 à 18:00
É minha opinião o seguinte, pelo que as confidências e as páginas dos "Diários" do poetas e escritores nos ensinam... Que a maioria dos (grandes) escritores escreve de memória. Nunca estive convencido que uma manhã de praia frente ao mar, ao sol, ou a coberto da sombra de um qualquer toldo, ouvindo os comentários e o ralhar dos vizinhos, um escritor pudesse produzir melhor obra que no seu gabinete de trabalho, em sua casa ou em casa especialmente alugada para o efeito, como o fez várias vezes o saudoso companheiro Fernando Assis Pachego - poeta, escritor, jornalista - que haveria de nos deixar o coração em lágrimas ao perder a vida repentinamente à porta de uma livraria em Lisboa, na manhã do dia 30 de Novembro de 1995...
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